
Instagram étant passé par là, il devient courant de voir sur les réseaux sociaux des jeunes qui ont recours à l’esthétique médicale. « Je songe à refaire mes fesses pour leur donner plus de volume et pour ressembler à des stars connues », « j’envisage de faire une augmentation mammaire », « je décide d’augmenter le volume de mes lèvres »…
Ces transformations vont évidemment se voir, l’apparence de son corps étant fortement modifiée, mais est-ce bien nouveau ?
Oui et Non !
Oui : car l’effet « Selfie » par exemple a indéniablement joué sur l’augmentation du nombre d’opérations de rhinoplastie.
Non : car dans les faits, ceux sont avant tout les soins de prévention et non de « transformation » qui sont les plus pratiqués *.
Alors qu’en est-il vraiment ?
Génération Y, une génération esthétique ?
Tout d’abord, précisons qui sont ces Millennials. Si l’on se réfère aux sociologues américains William Strauss et Neil Howe, les Millennials, qualifiés également de génération Y pour « Why » sont des personnes nées entre 1985 et 2005, soit d’une vingtaine-trentaine d’années. Leur principale caractéristique est d’être nées avec le digital et d’être confrontées constamment à des informations diverses et variées les incitant à se comporter de manière très indépendante, quitte à remettre en cause systématiquement tout type de contrainte (si 73% des français possèdent en moyenne un smartphone, 99% des 18-24 ans en ont un !*) Une modification du corps, une recherche de la perfection liée généralement à leur forte implication auprès de leurs idoles ou d’influenceurs sur les réseaux, brisent tous les tabous, notamment ceux de la chirurgie esthétique, autrefois hors de portée. S’ajoutent à cela la montée en puissance de la médecine esthétique (moins invasive que la chirurgie esthétique) et la baisse des tarifs dans ce domaine, accélérant ainsi le passage à l’acte.
Si avant, les procédures d’esthétique médicale étaient réservées à une population plus âgée et plus aisée financièrement, il n’en est plus rien dorénavant. Tout le monde est concerné et souhaite ressembler à ses idoles. Les chiffres sont là : en 2019, ce sera la première fois que les moins de 34 ans (donc les Millennials) ont dépassé en nombre de traitements esthétiques, les plus de 50 ans* !
Si l’on entre plus dans le détail des soins, on s’aperçoit que ce sont les injections de produits de comblement qui sont plébiscitées chez les jeunes*.
Prévenir le vieillissement !
En mettant de côté les interventions chirurgicales comme les augmentations des seins, des fesses, voire la rhinoplastie qui peuvent être considérées comme des phénomènes de mode, il est plus intéressant de noter que la tendance de fond est la prévention des effets du vieillissement. Les Millennials ne recherchent pas un rajeunissement mais se projettent dans le futur en souhaitant préserver leur capital et vieillir le plus harmonieusement possible. Les injections de produits de comblement et de skinboosters vont permettre de retarder l’apparition des ridules et rides dites d’expression et donc de conserver un visage aux émotions plus positives. Le visage est plus « ouvert », plus détendu, moins stressé (importance de l’image sur les réseaux sociaux). Autre phénomène : inspirés du maquillage, le contouring et le highlighting médical qui permettent de souligner des parties du visage sont aujourd’hui bien maitrisés par les techniques de médecine esthétique. De petites injections d’acide hyaluronique vont apporter de l’éclat, du volume ou des ombres afin de vous rendre plus photogénique (vous allez « prendre » la lumière !). Et pour ceux qui souhaitent plus de clinquant, de visible, rien n’empêche d’amplifier ces effets pour coller à leurs idéaux de beauté !
Mais attention, rappelons-nous que les Millennials sont très informés ! Il faudra donc être capable de comprendre leur besoins en termes de prévention mais également d’esthétisme, les critères des Millennials n’étant pas forcément les mêmes que ceux d’autres générations. Travailler une queue du sourcil, repulper une lèvre demandent de la précision car en dehors des cas de dysmorphobies amplifiées par le phénomène des selfies, il est néanmoins nécessaire de rester un tant soit peu « naturel ».
* source : Imcas 2019