
Médecine esthétique et chirurgie esthétique font très souvent l’objet de confusions. Elles ont chacune pour but d’embellir, de corriger, parfois de rajeunir, mais font appel à des techniques différentes. Beaucoup de personnes pensent encore qu’une bouche repulpée est le résultat d’une opération chirurgicale, ou que des rides lissées et un ovale redessiné sont forcément l’œuvre d’un chirurgien esthétique. Peut être parce que les chirurgiens esthétiques peuvent pratiquer indifféremment des actes de chirurgie et de médecine esthétique. Voici donc quelques éléments pour mieux comprendre ce qui relève de la médecine esthétique et ce qui est le terrain de la chirurgie esthétique.
Qui peut pratiquer, en France, des actes de médecine esthétique ?
Si dermatologues, médecins généralistes et chirurgiens esthétiques sont les 3 catégories de spécialistes pratiquant la majorité des actes de médecine esthétique, d’autres spécialistes, tels que ORL, chirurgiens de la face et du cou, stomatologues et ophtalmologues peuvent pratiquer tout ou partie des actes de médecine esthétique, selon leur « zone anatomique » de compétence.
Qui peut pratiquer des actes de chirurgie esthétique ?
La chirurgie esthétique est une spécialité de la chirurgie. Un chirurgien esthétique a obtenu une spécialité de Chirurgie Plastique Reconstructrice et Esthétique lui donnant le droit de pratiquer des actes de chirurgie du visage et de la silhouette, et par extension tous les actes de médecine esthétique.
D’autres spécialités chirurgicales telles que chirurgie de la face et du cou, chirurgie maxillo-faciale et stomatologie, ophtalmologie et ORL donnent le droit aux chirurgiens de pratiquer des actes de chirurgie esthétique mais uniquement dans leur domaine et territoire de compétence (c’est-à-dire leur zone anatomique de compétence).
Dans tous les cas, quel que soit votre choix de médecin ou de chirurgien, prenez toujours le temps de vérifier qu’il soit bien qualifié pour le type d’acte ou d’intervention que vous souhaitez réaliser.
Ce qu’elles ont en commun
Médecine et chirurgie esthétiques ont en commun de pouvoir donner la chance à ceux qui le souhaitent, de corriger certaines caractéristiques physiques, d’atténuer les signes de l’âge, et parfois de donner un vrai coup de jeune.
Les différences fondamentales
Bistouri et cicatrices
Lors d’une opération de chirurgie esthétique, il y a franchissement de la barrière cutanée, dissection des plans profonds et donc cicatrice, plus ou moins visible. La médecine esthétique quant à elle, se limite aux tissus superficiels et c’est en cela qu’elle offre des solutions plus douces et moins agressives. Certains traitements peuvent laisser quelques marques et rougeurs temporaires.
La durée des résultats
la médecine esthétique comprend notamment les « injections » avec des produits de comblement qui sont aujourd’hui tous résorbables et disparaissent au bout de plusieurs mois (le temps d’effet dépend du produit utilisé, de la zone traitée mais est également variable d’une personne à l’autre). Si quelques semaines après le traitement, les résultats ne sont pas suffisamment satisfaisants, il est possible d’effectuer une « retouche » afin d’obtenir une correction plus marquée. De plus, afin de faire perdurer le résultat dans le temps, il peut être envisagé d’effectuer de façon régulière des traitements dits «d’entretien », qui vont généralement demander moins de quantité de produits. L’intervalle entre 2 injections est à discuter avec votre praticien en fonction de votre besoin. La chirurgie esthétique propose des actes ayants un résultat long terme après une seule intervention. La durée de résultat est variable en fonction de l’acte pratiqué. Renseignez-vous auprès d’un chirurgien pour en savoir plus.
L’anesthésie
Presque toutes les interventions de chirurgie esthétique nécessitent une anesthésie générale (certaines blépharoplasties peuvent se faire sous anesthésie locale) et par conséquent un passage au bloc opératoire et une hospitalisation d’une ou plusieurs journées. Les actes de médecine esthétique ne nécessitent jamais d’anesthésie générale. Une anesthésie locale et souvent topique peut parfois être pratiquée avant certains traitements, selon la sensibilité de la personne et la zone à traiter.
L’éviction sociale
Sauf pour certains traitements laser, la médecine esthétique ne contraint jamais à une éviction sociale. On peut ressortir avec quelques rougeurs, parfois avoir de petits hématomes, avoir la peau qui desquame. Suite à un acte chirurgical, il y a souvent une période où l’on doit réduire son activité et attendre que les cicatrices guérissent. Cela peut aller de quelques jours à plusieurs semaines.